Rail et mobilité N°99 (31 Mars 2025)

La Stratégie des rails

Et si l’Europe redessinait son réseau avec  Starline, reliant 39 villes à grande vitesse d’ici 2040 ? Le continent  fourmille de projets, même si seulement 7 % du trafic ferroviaire de l’UE est transfrontalier. Tandis que la guerre en Ukraine oblige les États à repenser leur logistique militaire, à l’image des 1,7 milliard d’euros investis dans la mobilité ferroviaire de défense, l’Algérie et le Maroc accélèrent leur développement ferroviaire grâce à des financements internationaux. Au Royaume-Uni, en revanche, l’absence de vision claire et le manque d’investissements freinent toute modernisation significative.

Dans ce contexte, la réforme budgétaire allemande et les incertitudes britanniques sur les infrastructures rappellent que la pérennité du rail dépend autant des choix politiques que des capacités industrielles. L’ouverture à la concurrence s’accélère, révélant les tensions entre monopoles historiques et nouveaux entrants. De l’IA au financement privé, les mutations en cours obligent les acteurs à anticiper une recomposition du secteur. Plus que jamais, le ferroviaire n’est pas seulement une industrie de transport : il est une clé de souveraineté et d’intégration économique.

Plus que jamais, cette industrie du passé puise sa légitimité dans le futur et ceux qui l’ignorent constatent vite que leur stratégie déraille.

L'actu de ce numéro

Dossiers

 L’international

Régions

Entreprises

Et aussi..

  •  Abaisser la TVA sur les transports ferroviaires : la proposition de ce député pour des trains moins chers – Le député LFI Bérenger Cernon propose de réduire la TVA sur les transports ferroviaires de 10 % à 5,5 % afin de baisser les tarifs et encourager l’usage du train. Inspirée de l’Allemagne, cette mesure vise aussi à renforcer l’accessibilité des mobilités durables. Son inscription à l’ordre du jour reste incertaine.
  • Réinventer le ferroviaire à l’ère de l’économie circulaire – Face aux défis économiques et environnementaux, Vapérail révolutionne l’industrie ferroviaire en appliquant les principes de l’économie circulaire à la gestion des infrastructures, optimisant la réutilisation des matériaux sans compromis sur la sécurité. Sous la direction de Stéphane Brunet, l’entreprise allie digitalisation et innovation pour prolonger la durée de vie des équipements, réduire les coûts et promouvoir une mobilité durable à l’échelle internationale.
  • Japon : La première gare ferroviaire au monde construite à l’aide de la technologie d’impression 3D. Assemblée en un peu plus de deux heures à Hatsushima, cette gare 3D préfabriquée (une structure de 5,5 tonnes composée de la base et des murs, ainsi qu’un mur décoratif de 2,5 tonnes avec un motif mandarine – une spécialité d’Arida – et un toit incurvé de 6 tonnes) réduit considérablement le temps et la main-d’œuvre nécessaires, promettant des économies sur les coûts et la maintenance.