Edito : Brexit, baby.
La comédie « Much ado about nothing » (beaucoup de bruit pour rien) by Ze barde britannique par excellence, William Shakespeare, parle d’infidélité, de rumeurs et de duplicité au sein de couples. On peut y voir des rapprochements avec la sinistre farce qui a amené un pays à se séparer de ses voisins cette semaine. Mais la comédie de Shakespeare se termine par des mariages, et son titre signale l’importance de ne pas accorder de crédit aux rumeurs et mensonges. Peut-on y voir un espoir préscient de nouveau rapprochement entre l’Europe et la Grande Bretagne, à terme ? En tant qu’Européen dont la moitié des ancètres sont Grand Bretons et dont les deux enfants vivent aujourd’hui à Londres, je l’espère sincèrement. Toujours est-il que l’actualité de la fin de semaine accorde peu de place aux conséquences du Brexit. Il est encore trop tôt. Mais « beaucoup de bruit pour rien » serait une conclusion plus acceptable que d’autres, finalement, non?
- Pascal Jappy, Responsable Marketing Aptitude Experts
L’actu de la semaine
- Boris Johnson nationalise les lignes ferroviaires du nord de l’Angleterre. La privatisation des années 90 n’a pas porté les fruits escomptés. Le gouvernement brittanique procède donc à des renationalisations de lignes depuis deux ans, pour remettre à plat tout le dispositif, moderniser infrastructures et matériel roulant et tenir une promesse de campagne faite aux travaillistes Voir aussi: Le Royaume-Uni renationalise des lignes ferroviaires. Et le premier ministre se prononce aussi en faveur du grand projet controversé HS2 malgré les injonctions de son camp.
- Un carnet de commandes record pour Alstom. Alstom vient de confirmer un carnet de commandes sans précédent de 43MM€ au 31 décembre dernier : «Le marché ferroviaire est clairement en plein élan, poussé par l’attention croissante pour la cause environnementale.» Qui a dit que l’écologie ne pouvait pas être rentable?
- Du côté de Bombardier, en revanche, c’est toujours la catastrophe dans le secteur ferroviaire, contrat après contrat se déroulant avec de sérieux problèmes. Voir aussi: Transport ferroviaire : nouvelles montagnes russes pour Bombardier.
- Toulouse : la capsule Hyperloop est arrivée à Francazal. L’ancienne base aérienne abrite aujourd’hui le centre de recherche d’Hyperloop TT, où une première capsule vient d’arriver pout effectuer les premiers tests de performance.
- Villani veut transférer les trafics Eurostar et Thalys à Saint-Denis. Alors que les frères ennemis LREM s’opposent à coup de projets ferroviaires, celui de cédric villani vise à déplacer le trafic international vers la gare de Saint-Denis pour désengorger la Gare du Nord et raccourcir le temps de parcours du trafic d’affaires vers la Défense. De son côté: Griveaux veut consulter les Parisiens par référendum sur son projet de « central park » gare de l’Est.
- La ligne ferroviaire Bordeaux-La Rochelle-Nantes bientôt ouverte à la concurrence. C’est la première ligne classée Trains d’équilibre du territoire pour laquelle un appel d’offre a été lancé. La SNCF et Transdev sont déjà candidats à la reprise de cette ligne, pour l’instant largement déficitaire.
- Une autoroute ferroviaire de Bettembourg à Poznań-Swarzędz. L’inauguration a été évoquée la semaine dernière, et maintenant, un premier train vient de s’élancer sur ce nouveau tronçon intermodal de 1000km permettant aujourd’hui de relier l’Espagne à la Pologne. Ce nouveau train devrait enlever 15 000 camions des autoroutes européennes.
- Fret ferroviaire : ”Cela doit changer !“ C’est le cri que poussent en coeur les opérateurs privés, mais aussi la nouvelle direction de la SNCF et d’autres signataires d’une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Ils y notent que la part modale du transport de marchandises est moitié moins importante en France que dans le reste de l’Europe.
- Le projet d’Alstom pour racheter à Bombardier ses activités ferroviaires. Sujet déjà grandement évoqué dans le précédent numéro, mais il semble ici que Bruxelles affiche plus de bonne volonté envers ce mariage qu’envers le précédent avec Siemens. Voir aussi: Le Québec prêt à entrer au capital d’Alstom, selon BFM Business.
- Tanzanie : la première phase de la ligne ferroviaire SGR de 300 km est achevée à 72 % et sera livrée en avril 2020. Réalisé par des entreprises turques et portugaises, ce tronçon de 300km, sur 1457km au final, aux échanges commerciaux avec les pays voisins comme l’Ouganda, la Zambie, la RD Congo, le Rwanda et le Burundi.
- Les nouvelles routes de la soie (BRI) : un pavé dans la mare de la mondialisation. Analyse assez détaillée des aspects financiers et extra-financiers de l’initiative ferroviaire et routière pharaonique de la Chine. Un projet aux conséquences financières et géopolotiques mesurées mais dont l’impact sur l’environnement pourrait bien exploser.
- Le Tunnel sous la Manche subit l’arrivée du Brexit. Petite hausse de chiffre d’affaire en 2019 malgré un traffic poids lourd en baisse de 6%, grâce à une hausse des péages des trains.
- L’Ukraine veut s’arrimer à l’Europe ferroviaire par voie de 1.435mm. Elle espère permettre aux trains nationaux et étrangers de voyager directement de et vers la Pologne et l’Union européenne sans devoir remplacer les bogies. Une manière de s’émanciper d’un voisin encombrant.
- Thales : décroche un contrat de maintenance de lignes ferroviaires en Espagne. Grâce à ce nouveau contrat,de 68M€ sur 48 mois, Thalès assurera maintenant la maintenance de 2200km de LGV ibériques.
- Des pièces lourdes désormais imprimées en 3D chez Deutsche Bahn. DB a imprimé plus de 7000 pièces certifiées depuis 2015, ce qui permet de réduire fortement le temps de maintenance des trains. L’impression est en outre plus économe en matières premières que l’usinage.
- GEOSERVICES SNCF #1 : un socle cartographique au service de l’excellence ferroviaire. En se basant sur OpenStreetMaps plutôt que la couteuse solution Google Maps (qui prévilégie en outre la route sur le ferroviaire) la SNCF espère créer le TomTom du train, en open source.
- RATP : le plus gros producteur de données d’Ile-de-France. Depuis début 2017, la RATP a entrepris un profond travail de valorisation de ses données. Engagée dans une stratégie de MaaS (Mobility as a Service), l’entreprise cherche à intégrer toutes les solutions de mobilité dans une plateforme unique plutôt que dans une multitude d’applications distinctes. Elle adopte aussi le BIM.
- Brexit : Les règles européennes empêchent-elles de nationaliser le chemin de fer britannique ? Un « fake off » bien senti face aux rumeurs.
Un brin d’Aptitude
Chaque semaine, une image, un projet, une personnalité d’Aptitude à découvrir.
Arrêt sur image d’une vidéo d’au-revoir.
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