Thèse Antithèse :
Le Bac est terminé, et s’il y a des loustics concernés dans vos familles, j’espère que le succès a été au rendez-vous ! Pour moi, il s’est terminé il y a … un bail 😉 Mais les nouvelles de cette newsletter m’évoquent les bonnes vieilles recettes que mes profs de Français tentaient désespérément de graver dans ma tête … Thèse Antithèse Synthèse. Entout cas, les deux premières. Parce que, pour la synthèse, on semble encore loin du compte.
D’un côté, tout est clair, la relance verte profitera pour une fois autant à la planète qu’aux économies des ses invités bipèdes. Les technologies sont là. Les volontés sont là. Les aspirations sont là. L’espoir est là.
De l’autre, tout est cher. Un seul investisseur vous manque et tout est dépeuplé.
Je ne suis pas aujourd’hui meilleur futuriste que je n’étais à l’époque rédacteur. Laquelle des deux forces tirera le plus fort vers son camp, on ne sait pas. Mais il est certain qu’on a rarement vécu dans une période où l’on pouvait voir défiler l’histoire aussi vite sous nos yeux.
L’actu de ce numéro
- L’Union Européenne investit 2 milliards d’euros pour 140 projets de transport. 9 projets contribueront à un système ferroviaire interopérable dans l’UE et à l’exploitation sans interruption des trains sur tout le continent au moyen du système européen de gestion du trafic ferroviaire (ERTMS) et 55 concernent le RTE-T (réseau transeuropéen de transport).
- L’exécutif met au pot pour la «croissance» écolo. Le nouveau premier ministre veut faire de l’économie française la plus décarbonée d’Europe. Et annonce un plan « vélo » là où le président parlait de ferroviaire. A suivre. Voir aussi : Finalement, Macron veut faire préférer le train et Macron veut « redévelopper massivement » fret ferrovaire, trains de nuit et petites lignes : petites lingnes financées par les régions, fermeture des lignes aériennes intérieures peu rentables, redémarrage des trains de nuit au programme.
- L’OFCE présente son plan de relance pour l’Union européenne. Un plan de relance dynamique et vert (batteries, énergies renouvelables et hydrogène) ferait appel à un train transnational très grande vitesse (350km/h) reliant les capitales et régions européennes, comme alternative au transport aérien.
- Le transport ferroviaire, devenu un symbole de la transition écologique, attend toujours son plan de relance. Quand prise de conscience écologique du public et plans de soutien gouvernementaux ne coïncident pas … mais du changement se profile-t-il à l’horizon ?
- Un TGV du futur pour les Jeux olympiques de 2024 et pour oublier la crise. Décrit comme plus écologique, plus spacieux, plus moderne et moins cher à l’entretien, le nouveau TGV contractualisé avec Alstom en 2018 (100 rames pour 3 MM€) continue sa gestation à La Rochelle, et sera assemblé à Belfort, à temps pour les JO.
- Les trains passent au recyclage. Les pièces actuellement utilisées dans le ferroviaire ont une durée de vie de 30 ans et ne sont pas facilement recyclables. Le projet Destiny rassemble industriels et académiques pour proposer de nouveaux produits avec de meilleures propriétés environnementales.
- Voiture hydrogène : où en est-on de ce carburant ? Un point sur l’efficacité à la création, au stockage et à la distribution, qui s’applique également au ferroviaire, poussé par Alstom. Voir aussi : Pourquoi la France ne doit pas manquer le train de l’hydrogène « vert » : l’allemagne prévoit un investissement de 9MM€ dans ce secteur, 90 fois plus que la dotation de Nicolas Hulot en 2018. Et: Hydrogène : les industriels français dans les starting-blocks.
- Augmentation du bruit et de l’intolérance au bruit. Ce sujet concerne beaucoup plus les autres modes de transport que le train, mais reste intéressant : petit tour d’horizon des conséquences psychologiques du bruit, de ses conséquences sur l’économie et des nouvelles normes en vigueur, toutes sources confondues.
- Grand Est : l’ouverture à la concurrence des TER se précise. Trois lignes, dont une transfrontalière avec l’Allemagne, seront soumises à un appel d’offre dont les caractéristiques se décident ce mois de Juillet. Sur une d’entre elles, la gestion des infrastructures fait partie du lot.
- Le ferroviaire crée son campus en Nouvelle-Aquitaine. Le conseil régional et les industriels unissent leurs forces pour créer un campus de formation et d’innovation dédié au ferroviaire qui ouvrira ses portes en 2025.
- Île-de-France : pourquoi Valérie Pécresse ne veut plus payer la SNCF et la RATP. La crise sanitaire liée au coronavirus et la faible fréquentation des transports en commun franciliens ont amputé les revenus de l’Autorité Régulatrice des Transports que préside Valérie Pécresse. En l’absence d’aide de l’état, elle interromp ses règlements mensuels et demande entretien au premier ministre.
- Île de France mobilités envisage de se séparer de ses trams-trains Avanto. Dans la tourmente financière et afin de financer 11 trams-trains Alstom Dualis (U 53 700), IDFM se séparerait donc des rames Avanto à mi-vie, avant de devoir engager leur rénovation.
- Nantes Métropole : les nouveaux tramways construits par Alstom. La 4e génération de tramway permettra d’accueillir au moins 20 % de passagers supplémentaires par rame et accompagneront le développement de 3 nouvelles lignes.
- Roissy–Picardie : petite ligne nouvelle pour besoins locaux. « Seulement » 6.5km d’infrastructure, mais un gros enjeu économique. Dossier technique et hiqtorique intéressant sur ce projet qui a changé d’objectif au fil du temps et pourrait voir le jour dans quelque années.
- SNCF : la Normandie se dote d’un technicentre ultramoderne pour améliorer son réseau ferroviaire. Fraixhement inauguré, ce centre permettra l’entretien et la réparation des trains régionaux. (réservé aux abonnés).
- La « Ligne nouvelle Provence Côte d’Azur » ferroviaire validée : 5 millions de voyageurs concernés.Véritable arlésienne du transport ferroviaire, la ligne devrait finalement voir le jour et désengorger une région très mal desservie, notamment en doublant la cadence horaire des TER. Enquête publique à l’automne 2021 et déclaration d’intérêt public prévue début 2023. Voir aussi : Le pôle multimodal de l’Arénas en bonne voie.
- L’opérateur espagnol Renfe veut lancer des TGV Lyon-Marseille fin 2021. 5 AR quotidiens entre Lyon Part-Dieu et Marseille Saint-Charles pourraient démarrer à partir de Décembre 2021. Oeil pour oeil, dent pour dent, suite aux Ouigi opérant en Espagne.
- L’Inde ouvre au privé le transport ferroviaire de passagers. Avec 20 millions de passagers quotidiens et de nombreuses pannes et accidents entravant le service, les autorités ferroviaires ont annoncé lancer le processus pour autoriser des sociétés privées à opérer 151 trains sur 109 lignes.
- La coalition 4F présente un plan de relance au fret ferroviaire. Cette coalition regroupe les transporteurs ferroviaires, les opérateurs du combiné rail-route, les prestataires ferroviaires, les associations professionnelles et SNCF Réseau. Son plan vise un doublement de la part modale (actuellement de 9%) du rail dans le transport de marchandises à l’horizon 2030.
- La SNCF ne retrouvera pas son niveau de rentabilité d’avant-crise avant 2022. L’ebditda de l’entreprise pourrait diminuer de 75% en 2020 et prendre deux ans pour se redresser. Grèves(1MM€ de pertes) et covid (4MM€) sont les principaux responsables.
- Lyon-Turin: le coût pour l’Etat pourrait s’élever entre 3,9 et 6,6 milliards d’euros, selon ses promoteurs. Ce montant, équivalent à 200M€ par an sur la durée du chantier, comprend le tunnel principal et les voies d’accès côté Français. Le financement comprend une vignette sur les poids lourds et une aide réhaussé de la CEE. Voir aussi : Lyon-Turin : « Un projet stratégique » pour le ministre Jean-Baptiste Djebbari.
- TGV Lyon-Turin : un contrat de 220 millions d’euros est accordé à Vinci. Vinci devra réaliser 4 puits de ventilation à Avrieux (Savoie). Le chantier de 36 mois et 250 personnes fera appel à une technologie Raise Boring Machine à faible impact environnemental.
- Haro sur ces infrastructures censées « tirer » les économies africaines. « Tout investissement en infrastructure se traduit par un accroissement multiplié du PIB » C’est la logique qui a soutenu la croissance chinoise et ses investissements en Afrique. Malheureusement la promesse de croissance ne semble pas tenue à la hauteur du poids des dettes.
- La ligne de fret entre Volvic et le Mont-Dore coûte à la SNCF 50 fois plus que ce qu’elle lui rapporte. La ligne de 55 kilomètres n’est utilisée que par La société des Sources du Mont-Dore en Auvergne pour acheminer 40% de sa production annuelle de bouteilles d’eau vers Volvic. Sa vétusté impose des travaux couteux que ne veut pas régler seule la SNCF.
- Quel avenir pour le « train des primeurs » ? Trop vétuste, le train de marchandises reliant les marchés Saint Charles à Perpignan et Rungis à Paris avait été arrêté en Juillet 2019, avec promesse de redémarrage ultérieur. Mais la relance n’a pas lieu et ce train emblématique est une illustration supplémentaire de la fragilité du fret ferroviaire en France.
- Alstom prêt à céder son usine de Reichshoffen pour racheter Bombardier et Alstom sur le point de sacrifier son usine de Reichshoffen… pour racheter Bombardier Transport : on y avait cru. Le rachat de Bombardier était pour Alstom une victoire capable de faire oublier les tourments du mariage raté avec Siemens en 2019. Mais le spectre du véto de la commission européenne pour risque de monopole resurgit à nouveau. Au moins : Alstom : pas d’impact à Belfort après le rachat de Bombardier.
- ALSTOM : prévoit une reprise rapide et durable du marché ferroviaire. Malgré un premier trimestre en baisse de 25% et les complications dues à l’UE, l’optimisme est de mise chez le constructeur et les commandes semblent au rendez-vous. Par exemple : Alstom: nouveau contrat de 248 millions d’euros à Taipei (extension du métro sur 13km).
- Spie batignolles réalise une liaison ferroviaire entre Mitry-Mory et Roissy-Charles de Gaulle. Ce 10e marché confié par SNCF Réseau à l’activité ferroviaire IDF de Spie batignolles valérian, concerne une opération d’infrastructure ferroviaire neuve de 6.1 km entre les 2 gares. Le chantier devant nécesssiter la fermeture complète d’une départementale, un ouvrage préfabriqué sera installé en 11 jours.
- Pas cher, propre, sûr : comment les voyageurs rêvent le train de nuit. Souhaiter les qualités opposées serait, bien sûr étonnant …
- Rachat de l’OM : le tunisien Ajroudi, homme d’affaires à la tête du projet. Avis aux amateurs de foot, voici le portrait de celui qui est censé sauver l’OM. Et il y a un rapport avec cette newsletter, puisque l’homme a fait (en partie) sa fortune grace à une entreprise de tunneliers ferroviaires 🙂
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